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soigne ton grain
26 mai 2008

Merki public !

Bon ça y est je me décide à faire un petit compte rendu de mes trois montages sur scène les 21, 22 et 23 du mois de mai. C'était constructif, crescendo et amical. Voi-là !
Constructif parce que j'ai vraiment eu la sensation du travail accompli, crescendo parce que la première était interrogative, la deuxième un peu stress et la dernière épanouie. Et amical parce qu'après trois jours sur scène planait dans les loges une ambiance bon enfant. Comment ça se passe?

Chacun campe au milieu des loges, mi-habillé, en attente de maquillage et de public, avec une manière particulière de déstresser. Du tricot, un studieux chauffage de voix ou des italiennes* compulsives entre deux blagues potaches. La tension est stimulante.
A quatre et deux minutes de l'heure fatidique, le téléphone sonne respectivement deux coups puis un coup dans les loges et le coup d'envoi est donné. Dans la salle, une voix  rappelle au public de bien éteindre son portable et nous on monte l'escalier qui mène de la loge aux coulisses dans une excitation muette (ou presque). On les sent qui frétillent de l'autre côté du rideau, toussent, se mouchent, s'amusent et chuchotent trop fort. Et puis c'est la musique de début, deux comédiens se jettent dans l'arène et recueillent les premiers rires. Le public est surexcité le premier soir (les morues et la chouquette sont dans la salle, elles font l'ambiance !), timide le second et familial le troisième. Devant un public timide c'est plus poussif et plus physique, faut y aller bon sang, faut les avoir à l'usure !
Dans les coulisses, on a une petite feuille miraculeuse qui retrace l'ordre de passage des comédiens sur scène pour qu'on sache où on en est. Le nez collé contre la feuille pour vérifier qu'on passe bientôt ou le souffle coupé, soigneusement caché pour voir la scène sans être vu du public, on attend. C'est beaucoup d'attente pour de brèves montées d'adrénaline sur scène.
Comme vous le savez sûrement, pour avoir joué dans le spectacle de l'école à cinq ans, sur scène on ne voit pas au-delà du premier rang et c'est un super moyen de se lâcher.
Tu sors de scène très rapidement et retourne en coulisses ragaillardi(e) ou abattu(e) prêt(e) à affronter le passage suivant. Tu as envie de faire pipi mais même s'il te reste un quart d'heure tu as peur de rester coincé(e) dans les chiottes et de louper la scène suivante.Tu jettes de petits sourires nerveux à tes coéquipiers vissés comme toi contre le mur. Et tu respires du ventre pour sortir ta voix.
Une heure cinquante après qui t'ont semblé dix minutes, tu te retrouves main dans la main avec les autres bien devant le public, sans fards pour saluer. Et d'un coup la bulle se brise et la timidité revient.
Et tu quittes la scène, effectue le circuit inverse vers les loges, la pression retombe. Tu ramasses tes affaires en bavardant, tu éteins la lumière et la vraie vie reprend !!!

The end

*une italienne quand on se la pète et qu'on cause théâtre comme moi, ça veut dire passer son texte en revue rapidement sans y mettre le ton pour récapituler.

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Commentaires
L
hum ça fait du bien hein?! le genre d'expérience qui te ragaillardit! <br /> bravo à toi, t'étais super!
soigne ton grain
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